;Sohan.. [U.C.

Brûlant. Incandescent. Il est inaccessible. Il est sauvage. Il se consume de l’intérieur. Il est impulsif et ne se laisse régir que par son cœur. Imprévisible et indéchiffrable. Il surprend, confond, désoriente. Il est là, puis il part soudainement sans que l’on ne puisse jamais en savoir la raison. Indomptable. Une panthère. Il a quelque chose d’animal, de félin. Quelque chose d’insaisissable. Mystérieux, observateur, attirant et à la fois intriguant. Il charme, envoûte, séduit malgré lui. Il est impénétrable et secret, paradoxal, contradictoire. Il est hermétique, inaccessible. Il est une énigme fugitive. Et il brûle..
Il vit et s’embrase. Souffrance, souffrance. C’est un martyr, victime de lui-même. Il est son propre bourreau. Il est destructeur de sa propre existence. Il se dévaste, se déchire, se torture, se tourmente, il se pique et se meurtrie. Il se méprise, se vomit. Il s’exècre et se voue une haine absolue.. Puis il se condamne. Il se condamne : Il laisse son existence baigner dans l’amertume et les regrets. Son esprit est lourd et plein de contrariété qu’il a lui-même provoqué. Il a des envies, des passions .. Et semble tout faire pour ne pas les réaliser. C’est un rêveur. Un rêveur qui désenchante ses propres rêves. Il se berce d’illusions pour mieux connaître le goût âpre de la désillusion. Il rêve d’amour pour mieux ressentir la haine, il rêve de paradis pour mieux connaître l’enfer. Il brûle ses ambitions et ses espérances, consciemment et inconsciemment à la fois. Le paradoxe, encore et toujours. Il n’admettrais jamais qu’il détruit ses rêves et resterais inlassablement dans le déni. Il se condamne : Il anéantit son corps de toutes les manières possibles et imaginables. Ainsi se révèle-t-il être réellement dépendant à la cocaïne et avoir les poumons d’un fumeur de soixante-dix ans. Il se laisse cruellement consumer de ces manières qui lui permettent une quasi-innocence. Il laisse croire à sa non-culpabilité face à la destruction partielle de sa santé. ‘ La cigarette, c’est malgré-lui. La cocaïne, il avait essayé d’arrêter mais n’y parvient pas. Quand à sa presque anorexie.. Il ne peut pas lutter contre. ‘ Le déni. Constant. Il se laisse choir. Il se condamne : La perpétuelle recherche du danger. On le pense courageux et audacieux. Ces deux qualités proviennent de sa tendance marquée à se laisser côtoyer le péril; Il effleure la mort, l’attend tout en priant pour quelle ne se manifeste pas, la frôle puis la fuit, l’embrasse puis la rejette. Aime-t-il se sentir vivre ou se sentir mourir. Il est volontaire en première lignée pour le voyage jusqu’au tombeau.. Et espère à la fois revenir de la guerre. C’est une lutte, un combat éternel, dont la seule médaille promise est un peu plus de souffrance à chaque fois. Il se condamne .. Il veut être emporté sans le vouloir, veut provoquer sa chute sans que cela ne soit de son fait. Et il brûle, et brûle..
Il aime et s’embrase. Il s’attache, se détache, attire et plait malgré lui. Il brûle pour les autres, de jalousie ou de passion. Il s’enflamme, s’éprend puis s’éloigne et se prive. Il aime jusqu’à en avoir mal. Il aime à en crever. Il aime sans y croire. Il aime et en souffre. Et il ne crois pas à l’amour. Ni à ses promesses, ni à ses illusions. Il s’empêche d’aimer. Pourtant, il s’attache rapidement aux autres. Il se prend d’une affection inconsidérée pour eux, les écoute et les comprend. Altruiste. Il partage leurs maux, ressent leurs peines, puis en fait les siennes. Il s’attache, s’attache, s’attache trop. Jusqu’à ce que cela devienne douloureux, pour lui ou pour les autres. Douloureux.. : Secrètement jaloux. Possessif aussi. Il garde ce qu’il ressent pour lui et ne fait jamais preuve concrète de sa jalousie. Il cache ces sentiments, et se contente de les subir. Douloureux.. : Il ne connaît pas l’amour, le vrai. Il veut qu’on l’aime sans aimer en retour. Il a besoin des autres. Et il a cette prestance, ce charisme qui les attire naturellement. Combien de cœurs a-t-il brisé.. .. Combien se sont épris de lui et se sont trouvés confronté à sa complexité, à ses refus, à son hermétisme total, à son incapacité à aimer, à son ambiguïté, à son mystère. Il a besoin de l’amour des autres, mais refuse de donner le sien. Et s’en haït davantage. Douloureux.. : Il fait trop attention à son image, trop attention à son aspect extérieur, trop attention à l’idée que les autres se font de lui. Malgré sa répugnance pour lui-même, il a besoin de plaire et de séduire. Contradiction infinie. En société, il semble être quelqu’un de sociable et équivoque. Sauvage, imprévisible, indomptable. Il semble fort et solide. Il charme, mais reste impassible. Inatteignable, impénétrable. Loin et proche à la fois. Il y a une part de lui, et une part de quelqu’un d’autre. Il joue un rôle et dissimule sa véritable personnalité. On le devine plein de secrets, sans parvenir à les percer. Il captive. Il garde le silence. Et, inlassablement, il brûle..
Il se masque et s’embrase. . Il ne parle pas de lui. Il ne parle pas du passé, ne parle pas de ses envies, ne parle pas de ses regrets, ne parle pas de ses ressentis. On ne sait rien de lui, parce qu’il ne laisse rien savoir. Et il masque celui qu’il est véritablement. On le connaît comme le garçon aux mille conquêtes, celui dont personne ne semble être à la hauteur de l’ambiguïté. On le connaît comme la gueule d’ange junkie qui couche avec des inconnus, tous les samedis et dimanche soir. On le connaît comme le mystérieux beau brun, constamment entouré de ses bandes d’amis. On le connaît comme l’envoûtant jeune homme à l’accent anglais et au sourire éblouissant. On ne le connaît que pour son apparence, pour ses yeux, pour sa bouche, pour ses gestes. On ne le connaît pas pour sa personnalité vraie, ses pensées, ses passions, ses ressentis. Et peut-être est-ce une bonne chose, finalement. Il a besoin des autres et nourrit le secret qui l’entoure.. parce qu’il ne supporterai pas que quiconque parvienne à percer son mystère, savoir celui qu’il est réellement, celui qu’il exècre tant. Alors il porte un masque, il joue son rôle. Il sourit. Et il brûle..

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Elisabeth Leighton’s diary
En fait, je ne me suis jamais sentie aussi bien qu’avec lui. Quand il me regarde, je me sens un peu autre part. Il m’apaise. Je crois qu’il fait cet effet là à tout le monde. Quand on le voit, on en tombe amoureux. C’est pas tellement explicable. Puis on est directement intrigué par lui. J’ai toujours eut l’impression qu’il cachait quelque chose, qu’il n’était pas vraiment lui. Il ne parlais jamais de lui.. Maintenant, je réalise qu’il parvenait toujours à détourner subtilement la conversation lorsque ça commençait à le concerner, même avec moi. Toujours très distant, même si on était finalement très proche. Il y avait une part de lui qui me serrait dans ses bras, et l’autre qui ne demandais qu’à partir le plus vite possible. Je ne m’en rendait pas compte à l’époque. Ses sourires, ses mots, son regard.. Il me faisait tout oublier. Il avait vraiment un pouvoir d’influence rare sur les autres.. Il aurait pu faire ce qu’il voulait de qui il voulait. Il suffisait d’une de ces petites moues qui lui étaient si particulières et il avait le monde à ses pieds. Je me souviens qu’il avait horreur de ça, d’ailleurs. Il ne l’avait pas dit, clairement, mais j’avais fini par le comprendre au bout d’un moment. Il n’aimait pas être populaire. Je ne suis jamais parvenue à en connaître la raison exacte. Tout le monde se sentait irrévocablement attiré par lui comme par un aimant, mais lui, ça avait l’air de lui faire du mal plus qu’autre chose des fois. Je ne sais même pas ce qui m’a amené à comprendre ça. C’était tellement frustrant, de ne rien savoir de lui.. ça l’est toujours. Je n’ai jamais vu quelqu’un d’aussi secret que lui. Peut-être que c’est également cette part de lui qui séduisait tout le monde aussi facilement. Il avait ce coté mystérieux, captivant. J’étais aussi séduite que les autres. Oui. J’étais probablement amoureuse de lui, malgré le fait que je sois sa sœur. Il m’attirait, sous tous les aspects. Je l’ai toujours vu comme l’homme parfait, paradoxalement. Je n’ai sûrement pas été la seule à me faire cette réflexion. Seulement.. même si personne n’était jamais vraiment parvenu à le connaître, moi je vivais avec lui.. J’en savais plus que les autres. Quelque part, ça me faisait mal de le voir fumer autant, de le voir se droguer régulièrement.. Il allait mal. Il faisait tout pour le cacher, mais des fois, quand je dormais avec lui, je le sentais se réveiller en plein milieu de la nuit. Il restait immobile, en me tenant dans ses bras, puis il fixait le plafond. Et ça pouvait durer des heures.. Encore une fois, j’aurais été incapable d’expliquer pourquoi, mais je le sentais mal. il n’était simplement pas comme d’habitude. Et puis il arrivait qu’il ne mange pas pendant des jours.. Il se suffisait d’un thé ou d’une pomme pour la journée. Ses joues se creusaient à vue d’œil et les cernes de ses nuits blanches persistaient longtemps sous ses yeux. Puis il reprenait un rythme normal. C’était assez équivoque. Encore une fois, je n’ai jamais réussi à percer le secret du « pourquoi ». Ce qui, je crois, m’avait le plus surpris chez lui était la façon dont il passait d’une personne à l’autre. Une semaine avec telle fille, deux semaines avec une autre fille, la semaine suivante avec tel garçon et le mois suivant avec un autre. Je ne savais pas grand chose sur lui, mais ce dont j’étais sûre, c’est qu’il n’était pas du genre collectionneur salaud. Parfois, il me semblait que c’était pour correspondre à son image, à la notoriété qu’il devait conserver, plus que pour son envie personnelle qu’il sortait avec tous ces gens. Je crois qu’il avait envie d’essayer.. mais personne n’était à sa hauteur. Personne n’était assez bien pour lui. Plusieurs fois, je me suis dit qu’il aurait besoin d’une personne qui parvienne à le cerner, qui parvienne à lui résister, aussi. Qui ne lâche pas prise. Ou je ne sais pas.. Avec lui, on ne peut que faire des hypothèses. Non.. une chose dont je suis sûre.. : Il ferait n’importe quoi pour ceux qu’il aime. Vraiment n’importe quoi, quoiqu’il lui en coûte.